Les câlins ont une influence sur l’ADN des bébés

Il devient de plus en plus clair à partir des résultats des études cliniques et les expériences quotidiennes que les relations précoces parents-bébé sont fondamentales. Elles ont un très grand impact sur le développement et l’épanouissement de l’enfant. Tous les spécialistes de la petite enfance insistent sur cette période privilégiée. Le bébé a réellement une dépendance totale à son environnement et plus particulièrement à la mère nourricière et sécurisante.

Sur le plan physique il est de bon sens populaire que la richesse nutritionnelle du lait maternel n’est plus à discuter. Ce lait est riche en protéines, en lipides, en poly vitamines, en oligoéléments et autres composants fondamentaux pour le développement de l’enfant. En plus, le lait maternel est un facteur essentiel pour le renforcement immunitaire, c’est un fait scientifiquement établi.                                    

D’un point de vue neuropsychologique, il existe une neuro-hormone qui s’appelle l’ocytocine et qui chez le bébé, joue un rôle crucial pendant l’allaitement. Souvent cette hormone est définie comme l’hormone de l’amour, de la confiance, de l’attachement, du lien sociale…. Elle permet la sécrétion du lait vers l’extérieur du sein.

Sa sécrétion est dépendante de l’état émotionnel de la mère. C’est pour cela qu’il est déconseillé d’allaiter pendant un stress très important ou une détresse psychologique. Une contrariété importante, un état de stress traumatique ou une souffrance aigue peuvent diminuer, voire empêcher momentanément sa sécrétion.

Pendant l’allaitement elle agit sur l’état physiologique et psychologique de la mère et par conséquent sur le bébé. Beaucoup d’études ont montré que la grande majorité des femmes qui allaitent ont plus d’interactions positives avec leurs bébés (sourire, toucher, regard, bonne humeur, câlins, vocalisations verbales…), que les femmes non allaitantes

Ainsi il devient de plus en plus évident que l’environnement affectif du bébé et plus spécifiquement le comportement de la mère sont des facteurs structurant et sécurisant. Ils sont au cœur de relation précoce et ont un effet direct et réel sur son développement.    

Récemment des chercheurs américains ont publié un article dans Science, une revue scientifique des plus prestigieuses, mondialement connue. Ils ont essayé d’établir un lien entre les interactions maternelles survenues avant le sevrage au lait maternel, et la structure de l’ADN. Ils ont conclu que pour le nouveau-né, les expériences négatives ou positives peuvent modifier leur ADN pendant les six premiers mois après la naissance.

L’un des auteurs de ce travail, Michael Meaney ainsi que ses collaborateurs, ont plus précisément montré que de simples caresses peuvent influencer, activer ou inactiver certains gênes. Ils ont montré que les nouveaux nés rats, qui ont des mères qui les lèchent fréquemment, sont plus calmes que les rats non léchés. Chez le bébé humain les caresses et les câlins sont l’équivalent du léchage chez le rat.

Ils ainsi ont pu s’apercevoir sur le plan génétique, que chez le rat ce comportement de léchage maternel a un impact direct sur l’activité d’un gêne qui protège les rats contre le stress. Ce gêne (NRC31) est responsable de la production d’une protéine qui contribue à la diminution de la concentration de l’hormone de stress dans l’organisme.

Ainsi, les mères qui lèchent régulièrement leurs petits favorisent des changement au niveau cérébrales des récepteurs des glucocorticoïdes. Ce mécanisme de régulation de la quantité d’hormones de stress est ensuite mémorisé pour s’exprimer à l’âge adulte. Cette expérience montre que moins les rats sont léchés plus ils sécrètent plus tard les hormones de stress.

 

 

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