Les familles recomposées
Une fois le divorce acté, chacun des deux parents reprend son chemin et envisage l’après divorce. Quand c’est la femme qui a la charge de rester avec les enfants, et c’est souvent le cas, il est difficile qu’elle envisage de refaire sa vie, pour plusieurs raisons. Une des causes qui dissuadent les femmes à retenter une aventure pour revivre en couple, c’est la peur de perdre les enfants, puisque la loi permet dans ce cas au père de reprendre la garde des enfants.
Beaucoup de femmes sortent épuisées et très déçues de leur expérience. Certaines se sentent détruites et n’ont pas la force de repenser à refaire leurs vies. Mais il arrive que d’autres se sentent libérer et n’hésitent pas à reconstruire une nouvelle liaison, une fois la période de deuil dépassée. Pour les hommes les choses semblent être souvent plus simples, en général ils ont plus de facilité à tourner la page pour se remettre en couple. Il est vrai que pour les femmes l’âge et le fait de garder ou non les enfants constituent des facteurs importants pour accepter ou refuser un nouveau partenaire.
Plusieurs cas de figures sont envisagés concernant les familles recomposées. Et chaque cas de figure a son originalité. Il est très important de ne pas prendre à la légère les spécificités de chaque famille reconstituée et de prendre conscience que si certains points ne sont pas discutés et clarifiés, l’échec de la nouvelle union peut surgir.
C’est dans le but de ne pas tomber dans le piège des non-dits et du laisser-faire qu’il faut envisager une nouvelle union avec sérieux. Certaines conditions doivent être posées et discutées et chaque partenaire doit proposer sa vision du couple de façon sincère et sans ambigüité, surtout en ce qui concerne le rôle de chacun et les différents mécanismes de régulations en cas de conflits. Il y va de la bonne santé psychologique de tous les membres de la nouvelle famille.
Il y a plusieurs cas de figures concernant les familles recomposées. Au cas où la femme ramène avec elle un ou plusieurs enfants, puisqu’en général la garde lui revient comme c’est souvent le cas, elle doit trouver un consensus en définissant le rôle de son partenaire Si l’homme n’a pas d’enfants les choses peuvent globalement se passer sans grands problèmes. Le beau-père peut dans ce cas être un atout pour l’éducation des enfants pour peu qu’il respecte certaines règles. Il ne faut pas qu’il se substitue au père biologique, surtout si celui-ci tient à jouer un rôle et veut garder un droit de regard sur l’éducation de ses enfants. Néanmoins en accord avec sa partenaire, il doit discuter sérieusement du rôle qu’il doit jouer dans la vie commune des enfants.
Au cas où les deux partenaires ramènent chacun, un ou plusieurs enfants, les choses deviennent plus compliquées, et méritent d’être considérées avec vigilance pour ne pas tomber dans des conflits d’intérêt. Chacun parent doit être en mesure d’adopter autant que possible les mêmes attitudes envers tous, sans privilégier ses propres enfants, surtout en cas de conflits entre ces derniers.
Le dialogue, la compréhension et la cohérence des attitudes parentales sont à la base de l’entente et du respect de la sensibilité de chaque membre de la famille nouvellement constituée. Même si leurs positions ou leurs avis divergent, les parents ne doivent pas prendre une position tranchée sans se concerter en privé, pour s’exprimer ensuite d’une seule voix. Pour qu’un environnement familial soit bien structuré et relativement stable, il est nécessaire d’adopter des attitudes claires et sans ambigüité pour tout le monde. C’est un grand défi de réussir l’éducation et la cohabitation dans ce cas de figure, il faut beaucoup d’amour, de patience et de courage.
Il y a aussi le cas où c’est le mari qui ramène un ou plusieurs enfants, alors que la femme vient seule. Si elle a des enfants qui sont restés avec leur père biologique ou leurs grands-parents, il faut discuter et organiser les visites, sans pour autant établir des règles rigides, mais au contraire établir des mécanismes de régulation pour s’adapter selon les situations. On peut par exemple rediscuter et corriger une règle qui n’est plus efficace, ou qui n’est plus adapter par rapport à l’évolution psychologique et chronologique des enfants.
En tout cas, ce qu’il faut retenir de façon claire et définitive, c’est que le comportement des parents et le respect du rôle de chacun sont déterminants pour la stabilité de la famille recomposée. La solidarité, la compréhension mutuelle, l’entraide du couple peut constituer un modèle exemplaire et un repère stable, que les enfants finissent par adopter dans leurs rapports mutuels à l’intérieur de la cellule familiale une stabilité et un épanouissement pour réussir dans leur vie sociale et scolaire.