La plupart des enfants qui commencent leur vie scolaire dans le cycle primaire, font des caprices pour forcer la main des parents afin d’obtenir ce qu’ils veulent. C’est une période extrêmement sensible pour les familles car la ‘‘chose scolaire’’, a quelque chose de sacrée, et les enfants comprennent rapidement que c’est le point faible pour faire pression. Tout dépend de la capacité de l’enfant d’accepter ou non la frustration.
C’est précisément cette période qui doit permettre aux parents de contrôler raisonnablement leurs angoisses, qui souvent leur suggèrent des scénarios catastrophes. C’est aussi un moment privilégié qui va confronter l’enfant à la réalité des autres et plus particulièrement de leurs pairs. qui peuvent aussi penser et se comporter autrement.
Il faut être assez vigilent pour ne pas succomber à la peur et au besoin obsessionnel de tout contrôler en pensant qu’on est là pour régler tous leurs problèmes et leur éviter toute contrariété. Vouloir tout contrôler finit par agacer et créer chez l’enfant une relation de méfiance et de mensonge
Il est vrai que ceci ne veut pas non dire non plus qu’il faut laisser l’enfant livré à lui-même. Une simple présence, en toile de fond peut donner une assurance et une sécurité suffisamment forte pour qu’il avance en faisant face aux événements de la vie.
Le principe consiste à être attentif et rassurant quand notre enfant a besoin de nous, lui servir de guide et de soutien pour comprendre, réfléchir avec lui et trouver ensemble des solutions. Ce lien d’amour et de soins favorise ses compétences sociales et sa maturité émotionnelle.
Cette démarche va aussi l’initier à se prendre en charge pour que le passage à l’adolescence se fasse de façon naturelle. Il faut que chaque parent se mette à l’esprit que tôt tard le bulle protectrice finira par disparaitre. Quand cette étape viendra et qui le poussera à se confronter à un monde relationnel de plus en plus complexe il se sentira vulnérable.
Un enfant qui a été surprotégé se sentira terrorisé et angoissé en dehors de son cercle de protection. Il ne se sentira pas suffisamment en sécurité et sera une proie facile pour les autres. Cette fragilité constitue un terrain favorable pour qu’il soit facilement l’objet de harcèlement ou de maltraitance.
Ces enfants qui atterrissent parfois dans les cabinets de pédiatres pour des allergies à répétitions ou des bobos imaginés ou exagérés sont au fait les victimes de leur hyper sensibilité émotionnelle et de leur stress permanent. Souvent ces troubles de la santé récurrents deviennent une bonne excuse pour demander encore plus d’attention et de protection, et d’éviter les sorties et la confrontation avec l’extérieur.
La mission des parents consiste à développer chez ces enfants une bonne estime de soi et à dédramatiser la situation. Une fermeté bienveillante et des encouragements sont souvent suffisants pour rompre le cercle vicieux du manque de confiance et des comportements d’évitement.
Les parents doivent surtout éviter de réagir en miroir à la peur par la peur, car ces angoisses sont en réalité courantes et assez banales chez l’enfant et peuvent rapidement disparaitre. Il faut avoir présent à l’esprit que l’enfant est un être à la fois malléable et résistant, fort et fragile. Il a besoin qu’on l’aide à grandir et devenir graduellement indépendant. Il faut lui offrir des occasions pour apprendre en le confrontant au principe de la réalité tout en le guidant, et sans pour autant le surprotéger.