Le terme de psychothérapie a connu ces dernières années un grand engouement et à susciter un intérêt de plus en plus croissant. Beaucoup de personnes disent avoir fait une psychothérapie après avoir rencontré une ou deux fois un psychothérapeute, mais en vérité c’est bien plus qu’il en faut.
Il existe cependant plusieurs techniques psychothérapeutiques qui ont des objectifs différents, car elles ont des corpus différents (modèles) théoriques qui justifient des protocoles précis et une pratique thérapeutique spécifiques. On peut estimer qu’il y a un acte psychothérapeutique dès l’instant où vous rencontrez de façon régulière un spécialiste de la psychologie clinique.
Cette rencontre constitue une relation singulière au cours de laquelle s’établit un lien thérapeutique singulier, que les psychanalystes appellent “transfert”. Ce mouvement transférentiel pousse le patient à un questionnement personnel en relation avec ses propres modèles relationnels antérieurs et notamment parentaux.
On peut globalement définir la pratique psychothérapique comme un traitement psychologique pour soigner des troubles mentaux, ou des comportementaux dysfonctionnels. Ces techniques psychologiques permettent aussi d’évaluer et de traiter des difficultés d’apprentissage ou des troubles psychoaffectifs chez l’enfant.
La psychothérapie peut aussi ponctuellement représenter une grande aide pour atténuer la détresse psychologique à la suite d’un deuil, d’un traumatisme réel ou symbolique, d’un échec affectif ou professionnel… Face à une difficulté existentielle qui dure, un trouble anxieux qui persiste, une humeur qui est instable, une impulsivité qui cause beaucoup de tort et de souffrance, une dépression, une phobie, un trouble obsessionnel compulsif, un manque de confiance invalidant, qui nous détruisent à petit feu, une thérapie peut s’avérer nécessaire et in fine très utile.
En vérité, le maitre mot d’une psychothérapie, c’est la réelle et profonde volonté de changement significatif, par rapport au fonctionnement actuel. Que ce soit sur le plan cognitif (intellectuel), affectif, comportemental, émotionnel (on verra que la régulation émotionnelle est au cœur de ce changement), le courage de reconnaitre et d’admettre qu’on a un problème sérieux et parfois invalidant, est une condition sinequanone.
Il existe des personnes qui sont tout à fait conscients d’avoir des troubles du comportement, des pensées malsaines qui les intoxiquent, des ruminations qui les épuisent. Parfois c’est une addiction qui leur fait courir de grands risques sur le plan de leur santé et dans leurs relations. Même s’ils peuvent avoir plus ou moins conscience de la souffrance qu’ils font subir à leurs proches et à eux même, ils retombent vite dans le déni ou la banalisation.
Ils ne prennent pas pour ainsi dire la juste mesure de leurs problèmes, et ne sont pas en mesure de se reprendre en main, pour se reconstruire et évoluer. Je dis souvent à mes patients qui veulent entreprendre une psychothérapie que les Psy reçoivent grosso modo trois types de patients. Ceux qui sont poussés par leur entourage ou leur médecin pour aller consulter un psychologue.
L’autre catégorie est représentée par ceux qui souhaitent ponctuellement échanger avec un thérapeute, pour éventuellement raconter les événements intimes de leur vie. Ces entretiens leur permettent de vider en quelque sorte leur sac, dans un espace où ils se sentent en confiance et à l’abri de tout jugement. Il y a enfin ceux qui poussent la porte de nos cabinets, de leur propre initiative, ou à la suite d’un conseil avisé d’un professionnel de la santé ou d’un proche.
Les premiers sont récalcitrants et ne reviennent plus, ou alors que rarement après la première consultation. Les seconds sont plutôt des adeptes de la psychothérapie dite de confort et sont irréguliers. Quant à la troisième catégorie de patients, ils parviennent à s’investir suffisamment pour évoluer vers la guérison de leurs troubles ou du moins parviennent à changer positivement et de façon significative.
Ce qui au fond, dans toute psychothérapie, pose d’emblée la question de l’existence ou non d’une réelle volonté de s’engager. Il est indéniable que c’est une démarche certes exigeante, mais réellement structurante et épanouissante.
Se pose aussi par ailleurs, le problème de la durée d’une psychothérapie, et bien sûr le coût sur le plan financier. Ces facteurs peuvent aussi constituer un obstacle. Il a été dans certains cas de figure, légitimement reproché aux psychologues de ne pas être clairs et concis sur la durée approximative que peut prendre un travail psychothérapeutique. Aussi, d’un autre côté, quelles sont les grandes lignes de la technique envisagée. Sur le plan déontologique, le patient a parfaitement le droit de comprendre ce qu’on lui propose et de décider en toute connaissance de cause.
Certaines psychothérapies et plus précisément la psychanalyse, peuvent durer très longtemps, parfois des années durant. Mais d’autres approches, comme les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont ponctuelles, et donc assez courtes. Celles-ci sont plus ou moins thématiques et bien structurées. Le protocole qu’elles utilisent est codifié et la démarche hiérarchisée en différentes étapes standardisées, selon la pathologie. Cette caractéristique de fidélité inter thérapeutes peut être très appréciable dans les travaux de recherche.
Ce modèle théorique à visée thérapeutique, en l’occurrence les TCC, s’attache donc à étudier et à appliquer les données de la psychologie expérimentale (scientifique) à la pratique clinique (psychothérapie). Ces techniques se basent à la fois sur le fonctionnement psychologique, sur les modèles du traitement de l’information et sur les comportements en faisant référence aux théories de l’apprentissage et du conditionnement.
Dans la même lignée, actuellement, les neurosciences cliniques essayent de comprendre dans un but thérapeutique, les troubles psychopathologiques entre autres. ainsi, les neurosciences cognitives étudient les rapports qui peuvent exister entre le cerveau et les pensées. La neuropsychologie, s’intéresse plus spécifiquement aux effets cliniques des maladies du système nerveux et leur impact sur la pensée, l’intelligence, la mémoire, l’intelligence, les émotions et les comportements.
Actuellement, il existe des dizaines de techniques psychothérapeutiques dont nous détaillerons les principes dans un prochain article.